J'aimais bien des poètes occidentals et j'en lisais beaucoup quand j'étais jeune. Mais maintenant je les lis très rarement. Je crois qu'ils sont si intimement associés à mon adolescence et ma jeunesse qu'ils ne m'intéressent plus. Puis, il y a plus de dix ans, j'ai découvert le grand plaisir des poèmes japonais anciens. Je les avais déjà connus au lycée. Mais j'avais été trop jeune à cette époque pour les vraiment apprécier.
Ariwara no Narihira est l'un des mes poètes préférés. Je suis toujours étonné par ses sentiments modernes. J'ai souvent peine à croire que il vivait il y a mille ans dans un autre monde considérablement éloigné de notre. Mais, il est là par la seule force de sa personalité, peut-être, trop humaine. Voici deux de ses poèmes tirés de Kokin wakashu. Attention: ma traduction n'est pas exacte.
Il avait vu une femme en secret depuis le premier du mars, et une nuit bruineuse, après un rendez-vous avec elle, il rentra chez lui et il écrivit ce poème et il fit le lui porter:
Il bruine sans cesse dehors
la bruine du printemps, silenceuse et fine
Je la regarde, le ciel s'éclaircit
Le journée de la grande compétition du tir à l'arc au hippodrome impérial, il entrevit une femme derrière le rideau d'une voiture garée en face. Il écrivit ce poème sur-le-champ et il fit le lui porter:
Ou est-ce seulement mon imagination?
Mais, je suis déjà tombé amoureux de vous.
Je passerai le reste de la journée en me posant
Des questions sans cesse et en vain.
Poème réponse:
Est-ce réel? N'est-ce pas réel?
Pourquoi vous posez-vous tant de questions en vain?
Suivez votre cœur. Il n'y a rien d'autre.